Il y a quelques mois de cela j’ai rencontré un mec. Nicola. On s’est vu une première fois pour un plan rapide. Une bonne pipe. En effet depuis que je n’arrive plus à assurer en tant qu’actif je me suis reconverti dans la fellation. Là j’arrive à avoir des érections à peu près normales et je ne suis pas dans l’idée de ne pas arriver à bander. Je ne me mets pas de pression et ça marche. Nicola donc. On s’est revu 2 fois. Toujours pour une fellation. Je me suis attaché à lui et je pense que c’était réciproque. Je dis c’était car entre lui et moi c’est fini. A moins d’un miracle… Il m’a contacté une première fois. Il avait bu et avait envie de me sucer. Je lui ai payé un Uber. On a passé un bon moment. Et une semaine plus tard il m’a carrément appelé en plein milieu de la nuit. Bien évidemment je l’ai fait venir. Mais cette fois le plan suce / poppers ne s’est pas très bien passé. Moi sur le moment je n’ai pas compris ce qu’il se passait. D’un coup il est allé se mettre au lit et basta. Le lendemain il s’est réveillé bougon. Je lui ai proposé de le ramener chez lui. Il n’était pas dans son assiette. Il avait des problèmes avec des huissiers. Ils avaient prévus de lui saisir sa télé s’il ne leur donnait pas 850 euros. Moi au début j’ai voulu l’aider car j’aurai faut n’importe quoi pour lui. Je lui ai donc retiré 500 euros. Il m’a mis une pression d’enfer pour les 350 euros restants. Je n’ai pas cédé ayant déjà conscience que j’avais franchi les limites. J’avais « craqué ». En plus à ce moment là j’avais ma carte bleue que j’avais décidé de laissé à Nathalie pour éviter ce genre de conneries.
Du coup on s’est pris la tête avec Nicola. Il m’a reproché de ne pas l’avoir aidé. Qu’à cause de moi on lui avait pris sa télé. Le lendemain je suis allé à l’association. Il fallait que je parle de tout cela à Nathalie. Elle m’a proposé d’appeler Nicolas. Il voulait me parler : j’ai refusé. Il a essayé de prendre de mes nouvelles je suis resté silencieux. Du coup il est parti. Game over. Nathalie lui a expliqué que j’étais quelqu’un de fragile. Que je n’aurai jamais du lui donner de l’argent. Qu’il fallait qu’il me les redonne. Il m’a vaguement expliqué avant qu’on se fâche qu’il était boxer et qu’il devait récupérer de la tune. Je n’ai pas cherché à savoir s’il me racontait des bobards. Je me suis laissé avoir une nouvelle fois. Bienvenue dans mon monde de merde. Depuis je n’ai plus de nouvelles. Ce week-end j’ai pris des médicaments. Beaucoup de médicaments. Je ne voulais penser à rien. L’oublier en gardant le secret espoir qu’il me rappellerait… Mais je n’ai reçu aucun appel. Un jour je franchirai la ligne rouge. J’ai tout ce qu’il faut à la maison pour partir une bonne fois pour toute. Ca finira par arriver. Je le sais. Je partirai sur un coup de tête et cette fois ci je n’appellerait personne à l’aide. De toute façon je suis en train lentement mais surement de glisser. De me couper des rares amis qu’il me reste. Dernièrement je me suis fâché avec Valérie. C’était la réflexion de trop. On parlait du nouveau traitement HIV que mon médecin m’a prescrit. J’ai lu les notices d’utilisation et notamment les effets secondaires. On parlait de dépression, de cauchemars, d’envies suicidaires. J’ai alors expliqué à Valérie que je ne prendrais pas ce traitement. Et là elle me sort « oui ben faut pas tout lire ce genre de trucs ni aller voir sur internet tout ce qui se raconte… » J’ai cru halluciner. Elle qui raconte sa vie sur internet dès qu’elle a un pète de travers. J’ai craqué. Je lui ai dis que j’allais raccrocher car sinon j’allais lui dire des choses pas très agréables. Depuis je n’ai plus aucune nouvelle de sa part. Et je ne l’a rappellerait pas. Ce n’est pas à moi de m’excuser. Elle qui est toujours en train de se plaindre. J’ai mal là. Je suis très fatiguée. J’ai ça. Et ça aussi. Et aussi telle maladie improbable. Bref il lui arrive des tas de trucs bizarres. Et puis il y a ses dents. 3 ans qu’elle me fait chier avec ses dents. J’en ai ras le bol de ses dents. Elle m’a gavé pendant 3 ans. Elle est incapable d’écouter. Quand tu l’appelles pour prendre des nouvelles et accessoirement en donner elle ne te laisse pas en placer une. C’est tout de suite moi moi et re moi. Alors moi la Valoche j’en peux plus ! J’ai passé un cap. Et tant pis si je dois me retrouver tout seul. De toute façon j’ai l’habitude qu’on m’abandonne. Ce sentiment d’abandon est très fort chez les borderline et peut prendre des proportions inimaginables. C’est une des caractéristiques de cette maladie. On s’attache énormément et rapidement mais on est aussi capable de casser une amitié pour un rien. Et on se retrouve seul. Très seul.