“Merci pour votre témoignage, qui m’apporte de l’espoir”

“Merci pour votre témoignage,  qui m’apporte de l’espoir” c’est le message que j’ai reçu cette semaine et qui fait chaud au cœur. Merci à vous d’avoir pris le temps de me lire. C’est vrai que ce blog est une sorte de témoignage sur ma maladie. Un témoignage plein d’optimisme actuellement tellement je me sens bien. Je profite à fond de cet état de bien être dans lequel je baigne depuis quelques mois maintenant. La baisse de mon dosage de RISPERDAL n’a pas engendré d’effets secondaires ou de mal être. Certes tout n’est pas parfait tous les jours mais globalement je suis dans une bonne période. J’ai réussi à trouver un équilibre bienveillant. Mon investissement en tant que bénévole y est pour beaucoup. Je me sens utile. Quel chemin parcouru depuis avril 2014 ! J’ai tout réussi. J’ai affronté mes démons. J’ai repris le dessus sur le “méchant” David. J’arrive à mettre de l’argent de côté et je ne me mets plus en situation de danger. J’ai réussi à dompter l’animal sauvage que j’étais devenu. Certes il m’a fallu faire des sacrifices. Il y a toujours un prix à payer. J’en ai suffisamment baver pendant des décennies pour ne pas savourer ma victoire sur ma maladie. C’est un tout au final. Une boucle qui se termine. J’ai l’impression d’avoir changé de “logiciel”.

Tout à l’heure je me suis promené dans mon quartier. J’ai déambulé dans les nouvelles rues créés pour accueillir toutes ces nouvelles constructions. Je n’arrêtais pas de me dire que j’étais bien. Je parlais tout seul dans la rue à me complimenter. Je deviens sénile ! Je me suis enfin décidé à aller faire quelques courses. Mon frigo devenait vide et je n’avais pas l’envie d’acheter quoi que ce soit. Finalement je me suis fait plaisir. J’ai acheté des guirlandes pour mettre sur ma terrasse. Cette année elle est fleurie signe que tout va bien chez moi. Bon comme je le disais plus avant tout n’est pas encore réglé. La semaine dernière j’ai voulu me faire un plan cul. Le mec était excitant mais je ne suis pas arrivé à bander. Pourtant j’avais pris un VIAGRA. Mais il n’a pas marché. J’ai fais un blocage. Tout est dans la tête. L’été dernier je m’étais fait prescrire de l’EDEX. C’est un médicament sous forme de piqûre qu’il faut s’injecter dans la verge. Ca provoque une érection quand on arrive pas à bander normalement. Je l’ai testé deux fois. La première c’était pour rien car le mec qui est venu ne me plaisait pas et inversement. Donc tir à blanc et tout est redevenu normal au bout de quelques heures. La seconde fois ce fut plus tragique. J’ai niqué le mec qui est venu mais je ne suis pas arrivé à jouir. Et surtout au bout de quelques heures j’étais toujours en érection. C’est arrivé un lundi soir car le mardi matin j’avais une formation à la chambre des métiers de Lyon. Ma collègue Nathalie était là. C’est elle qui animait l’atelier. Je me revois arriver là bas avec la bite en feu. Je n’avais toujours pas débandé. Ca me faisait affreusement mal. Tellement mal que j’ai contacté mon médecin qui m’a dit d’aller aux urgences. C’est ce que j’ai fait. J’ai été pris en charge très rapidement. Il fallait agir vite. Un urologue est venu. J’étais en train de faire un priapisme. Pour l’arrêter il fallait purger le sang. Je ne sais pas comment il s’y ai pris et franchement je n’ai pas cherché à savoir ou à regarder. Il m’avait donné un calmant et j’étais un peu dans le cirage. Ce dont je me souviens c’est qu’il m’a dit que je risquais de ne plus avoir d’érection après son intervention. Je n’avais pas le choix j’étais entre ses mains et il fallait que cette érection s’arrête. C’est ainsi que j’ai passé la nuit à l’hôpital en observation. Je suis sorti le mercredi. Je n’étais pas fier de moi. Et surtout je n’arrêtais pas de me dire que je n’aurai plus jamais d’érections. C’était un drame. Le week-end suivant Cédric et Florian m’avaient invité à manger chez eux. Je leur ai raconté mes péripéties. Ils étaient désolés pour moi. Quelques jours plus tard je ressentais des sensations. J’ai voulu me tester. J’ai pris un VIAGRA et je me suis branlé devant un film. Et ça a fonctionné ! J’avais retrouvé toutes mes sensations et ce fut un énorme soulagement. Depuis cet évènement je n’ai pas repris d’EDEX. J’ai trop peur que ça recommence. A la place mon urologue m’a prescrit de la crème à injecter dans l’urètre. J’ai fais deux tentatives qui se sont révélées infructueuses. Quand je l’ai revue il y a quelques semaines elle m’a expliqué comment mettre la crème. Je n’ai pas réessayé car j’ai rencontré Jérôme entre temps. La première fois qu’il est venu on n’a pas niqué. Je ne serai sans doute pas parvenu à bander. On s’est fait une balade. Je le revois régulièrement le week-end. Au bout de deux ou trois fois je me suis lancé. On a commencé par s’embrasser. Se toucher, se palper. On a pris le temps et j’ai réussi à bander. Tout s’est bien passé. J’ai pu le niquer et j’ai assuré. Depuis chaque fois qu’on se voit on baise et je n’ai pas de soucis d’érection. Il y a même une fois ou j’ai pris un VIAGRA. J’ai été longuement endurant mais, car il y a un mais, je ne suis pas parvenu à jouir. C’est l’un des effets secondaires du VIAGRA. Quand ça marche on bande mais il n’y a pas de jouissance. Je le sais car à l’époque ou je faisais la fête je prenais du CIALIS. Et je n’avais aucun problème d’érection. Au contraire ça durait des heures. Quand j’allais au “trou” un bordel gay de Lyon je me tapais des tas de mecs. Je bandais comme un âne. Ma queue était bien dure et les mecs étaient ravis de mon endurance. C’était la belle époque. J’ai commencé à avoir des troubles de l’érection pratiquement au même moment ou j’ai commencé à prendre du RISPERDAL en 2015. A l’époque j’habitais à Orliénas et je peux vous dire que là bas les occasions de baiser étaient très limitées pour ne pas dire inexistantes ! Pourtant j’ai quand même réussi à me taper quelques mecs. Il y en avait un que j’appréciais particulièrement et avec qui je n’ai jamais eu de soucis mécanique. Sébastien était une petite bombasse et c’était un PQR (plan cul régulier) avec qui je m’éclatais. Il est séropo lui aussi donc pour baiser c’était top on avait pas besoin de capote. J’ai toujours préféré baiser sans. Avec tous les risques que cela engendrait. Je ne sais pas pourquoi mais je savais au fond de moi depuis mon adolescence que je choperai cette putain de maladie. J’ai été contaminé à l’époque ou j’habitais à Perpignan en 1996. Je connaissais très bien le mec. On se voyait régulièrement. A l’époque j’étais principalement passif. Et j’étais fan des grosses bites. Lui en avait une bien sympa. On se kiffait. C’était devenu bien plus qu’un simple plan cul. Un soir je l’avais invité à diner. Il était venu avec une rose. Je me donnais entièrement à lui. On a jamais mis de capotes. Je ne suis pas passé à travers les gouttes. En janvier 1996 j’ai déclenché une phase de primo-infection. De janvier à mars j’ai été en arrêt maladie. J’ai choppé un staphylocoque doré qui m’a déclenché un abcès anal. Ca a commencé par un bouton pas joli joli à voir. Je pensais que j’avais chopé un truc pas grave. Mais le bouton est devenu de plus en plus gros. Je n’arrivais plus à m’asseoir ou alors ça me faisait un mal de chien. Tellement mal qu’un matin je suis allé voir mon médecin qui m’a envoyé voir un chirurgien. Ce dernier quand il a vu la taille de mon bouton m’a dit qu’il fallait d’urgence m’opérer. C’était un mercredi. Il a incisé le bouton. Moi j’étais anesthésié parce que c’était grave. Le pus à jailli du bouton et je me suis retrouvé avec un trou énorme. J’avais deux trous de balle ! Enfin, j’en rigole aujourd’hui mais à l’époque je n’étais pas fier. La première fois qu’on m’a enlevé le drain j’ai hurlé à la mort. C’était affreux. Je n’ai jamais eu si mal de toute ma vie. Le pire c’est que chaque jour il fallait m’enlever le drain pour en poser un autre. Je ne me souviens plus combien de temps ça a duré mais je me souviens encore aujourd’hui de la douleur. C’est après que j’ai commencé à avoir des doutes. Je n’arrêtais pas de tousser. J’avais attrapé des boutons sur tout le corps. Je suis allé voir mon médecin et il m’a fait faire une prise de sang. Presqu’une semaine après j’ai appelé le laboratoire pour savoir s’ils avaient reçu mes résultats. Et là j’ai attendu de longues minutes avant que la secrétaire ne me dise qu’il y avait un problème et qu’il fallait que je vois mon médecin. J’avais compris. Je me suis précipité chez mon toubib. Il a appelé le labo et il a commencé à mettre des petits plus devant des lignes. C’est comme ça que j’ai su que j’étais devenu séropositif.

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