6 années de Risperdal

Mercredi matin comme tous les quinze jours j’aurai mon injection de Risperdal mais ce ne sera pas le même dosage. En effet après 6 ans avec un dosage de 50mg je vais passer à 25mg. J’appréhende un peu car il y a quelques années, deux ans environ, on avait essayé avec mon psychiatre de diminuer le dosage et cela ne m’avait pas réussi. Mais à l’époque je vivais avec Vincent et les choses étaient différentes. Je n’étais pas dans le même état d’esprit. Aujourd’hui c’est parce que je suis stabilisé que l’on tente de diminuer le dosage. C’est vrai que je me sens plutôt bien en ce moment. Je me suis complètement investi dans mon rôle de bénévole. J’ai enfin trouvé ma place et une structure dans laquelle je me sens bien. De toutes mes expériences professionnelles celle que j’ai depuis un an maintenant me donne entière satisfaction. Jusqu’en 2014, date de ma mise en invalidité, je travaillais dans la “force” commerciale. Il fallait faire du chiffre, ramener des contrats, faire du “business” et dans tous les postes que j’ai occupés ça passait par l’étape “je te pousse à l’eau et on voit si tu sais nager”. Bref, c’était l’école à la dure avec comme seuls bagages ma “bite” et mon couteau.

Depuis un an les choses ont changé. C’est aussi le gros avantage d’être bénévole. J’ai moins de pression et je vais à mon rythme. C’est différent et ça change tout. Certes j’ai des choses à faire, j’ai des rendez-vous à prendre dans le dur auprès de structures qui ne nous connaissent pas. J’essaie de ne pas trop me mettre la pression comme j’ai pu le faire entre 2015 et 2019 avec l’ADIE. Au début je faisais quelques tâches et tout cela restait gérable pour moi. Mais très vite j’ai voulu en faire plus. Toujours plus. Jusqu’à l’épuisement moral et physique. Le burn-out n’était pas loin. Alors j’ai décidé d’arrêter. D’un seul coup. Sur un coup de tête. Du jour au lendemain j’ai tout arrêter. C’était devenu trop envahissant et cela me pesait sur le moral. J’ai pris du plaisir. Au début. Mais à trop vouloir en faire ça a fini par lâcher. Les conditions étaient devenues stressantes. Je prenais beaucoup de temps dans mes rendez-vous clients pour établir leur dossier. Je paniquais. Je n’y arrivais plus. Là ou un conseiller aurait mis une heure maximum moi il m’en fallait le double. Il m’a fallu un an pour me remotiver et reprendre une activité de bénévole. Deux jours par semaine et je ne ramène pas de “travail” à la maison. Bientôt je vais passer à 3 jours par semaine. Cela m’occupe l’esprit et ça me plait. Il y a une bonne ambiance et surtout il y a beaucoup de bienveillance. Et surtout le travail que j’accomplis est reconnu et valorisé. On me félicite et les partenaires chez qui je vais faire des formations sont satisfaits de moi et me redemandent ! Quel pied. Je fais les choses avec beaucoup de professionnalisme car je ne sais pas faire autrement. Oui la situation a changé. Depuis janvier j’ai fini mon plan de surendettement et j’ai retrouvé quatre cents euros de pouvoir d’achat. J’ai commencé à mettre de l’argent de côté pour préparer ma retraite en 2032. C’est ma grosse crainte. Celle de me retrouver démuni lorsque j’aurai 62 ans. J’ai fait des simulations et je sais que je ne vais pas gagner grand chose. Mes erreurs du passé je les paie cash. J’ai 12 ans pour mettre un maximum d’argent de côté.

Tout ça pour dire que tout devrait bien se passer mercredi et surtout dans les prochains jours, les prochaines semaines, les prochains mois. Déjà que j’ai arrêté de prendre quatre XANAX pour dormir. Je ne prends plus de LOXAPAC non plus et j’ai presque arrêté la DEPAMIDE. Avec la baisse du RISPERDAL je devrais desserrer l’emprise. J’ai un peu peur de ne pas arriver à gérer la situation. Je verrai bien. Ce serait top si j’arrivais à prendre moins de médicaments. Ca va être un test grandeur nature dont le patient ben ça sera moi. Après 6 ans de camisole chimique je reprends petit à petit confiance en moi et surtout le dessus sur ma maladie. J’espère aussi que ma libido va remonter. Mais bon ce n’est pas ma priorité. J’ai beaucoup changé en 6 ans. J’ai appris à vivre avec le RISPERDAL malgré tous les effets secondaires qu’il donne. C’est le prix de ma tranquillité. De ma sérénité. Je reviens de loin. D’une autre vie ou régnait l’excès en tout genre. Les excès devrais je dire. La fête et tout ce qu’il y avait autour. Les dépenses impulsives. Le découvert bancaire chronique. Les plans de surendettement qui se sont enchaînés entre 2003 et 2014. Aujourd’hui je suis sorti de tout cela mais je sais aussi que le risque de rechute n’est pas complètement écarté.

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